Le château des Adhémar réunit six artistes de renom qui, tous à leur manière et avec les moyens singuliers qui sont les leurs, s’inscrivent avec légèreté et humour dans l'art de la critique et du décalage.

En écho à l'exposition de Ben, actuellement au Palais idéal du facteur Cheval de Hauterives et présentée depuis le 25 juin au musée d’art contemporain Saint-Martin de Montélimar, le Château des Adhémar accueillle six créateurs. Au travers d’idées variées et de propos débridés, leurs œuvres jouent avec le verbe, la vie, l’art dans un registre amusant, ridicule et parfois totalement burlesque.

Cafés Littéraires de Montélimar

Rencontre performance avec Joël Hubaut

Samedi 1er octobre - 11h30
Gratuit

Joël Hubaut, « épidémique en tout et partout », est un artiste contemporain hors-limites qui s'aventure depuis 40 ans à l'entrecroisement de tous les domaines : plasticien, vidéaste, écrivain, chanteur, poète sonore, enseignant... Architecte mobile d'une chaotique trans-historique et utopien rebelle, il fait partie de l'exposition collective L'A(i)R d'en rire au château des Adhémar. A l'occasion des Cafés Littéraires, c'est au vociférateur burlesque que nous confions le soin de concocter une visite singulière et sonore de l'exposition en guise de rencontre.

Bibliographie : Joël Hubaut. Re-mix épidémik.
Esthétique de la dispersion, Presses du réel, 2006.

Joël Hubaut © Blaise Adilon

Rendez-vous insolite

  • Ah ! je ris de me voir si Ben !
    Déambulation musicale

    Samedi 15 octobre - 17h
    Musée d’Art Contemporain Saint Martin
    Tarifs : 5€ / 2,50€

    Dimanche 16 octobre - 16h
    Château des Adhémar / Montélimar
    Tarifs : 4€ / 3€

    PASS pour les deux visites : 5€ / réduit 2,50€

    Venez visiter ou revoir les expositions Je suis ce que je suis (Ben) et L'A(i)R d'en rire, en compagnie d’un escadron de musiciens et de comédiens. Un moment de plaisir sonore combinant interventions textuelles et instrumentales dans les salles d’exposition, en interaction avec les œuvres. Une création insolite proposée par une réunion fortuite d'individus isolés.

    Avec : Bertrand Merlier (alias Professeur Tourne-Son), zézéyeur, fracasseur et renâcleur, textes et échantillonneur à roulettes, chef d’espadrille n° 7 ; Chris Chanet, musicomédien, souffleur et (père) siffleur, textes, saxophone alto, dispositif électroacoustique, chef d’espadrille n° 2bis ; Philippe Lavergne (adepte de la zénitude) glouglouteur à molette, dé-tonneur, textes, clarinette basse ; Éric Dupuis, chef d’espadrille n°4, clarinette ; 3 ou 4 élèves comédiens du conservatoire de Montélimar, sous la direction de leurs enseignants ; 4 ou 6 élèves instrumentistes du conservatoire de Montélimar, 1 froufrouteur, 1 bourdonneuse à main, 1 brûle-parfum, 1 bruisseur, 1 stridenteur baryton, 2 éclateurs à pédale.

    En collaboration avec le Musée Saint-Martin et le Conservatoire de musique et de théâtre de Montélimar.

Ernest T

Avec Ernest T., dans la veine de l’esprit Dada  - potache - et des imagiers d’avant-guerre, c’est une entrée en résistance face au milieu de l’art et ses acteurs qui s’opère. Au travers d’écrits, de rébus et de calembours, cet artiste s’intéresse à la vie des artistes, au monde de l’art et aux faux dans l’art. Très actif dans les années 60, il a développé des œuvres déclinées sous forme de citations sur ce milieu très codé et revendique le statut de la modestie en faisant de nombreuses références à l’histoire de l’art. Au château des Adhémar, un choix d’œuvres papier faites de jeux de mots permettra de découvrir le talent de cet artiste qui interpelle ce fameux milieu de l’art avec ses acteurs et ses codes, faisant au passage un clin d’œil direct à Ben.

Ernest T. est le pseudonyme d'un artiste contemporain français né à Mons (Belgique) en 1943, dont l’œuvre se présente sous la forme de canulars, de rébus ou de caricatures. Artiste conceptuel français dont les œuvres ont pour thèmes la vie des artistes, le monde de l'art ou encore le faux dans l'art, il est membre du collectif Taroop & Glabel qui puise dans l’imagerie populaire, reprend les codes de la presse pour détourner logos et slogans à tour de bras, menant une critique virulente contre les idoles et les illusions.

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Je n'aurais pas dû prendre de l'essence d'avion, Ernest T © Blaise Adilon

Hans Peter Feldman

Hans Peter Feldmann aime aussi à jouer avec les idées ancrées dans nos têtes sur ce que l’art doit et ne doit pas être. En repeignant des sculptures célèbres comme la Vénus de Milo ou le David de Michel-Ange, il ironise sur leur importance dans l’histoire de l’art tout en leur retirant une partie de leur aura. Il lui suffit d’affubler des portraits historiques d’un nez rouge pour que les personnalités qu’ils représentent reprennent vie avec le sourire. Ouvrant l’œil et observant les petites choses de tous les jours, celles dont la beauté mais aussi la bizarrerie nous échappent si aisément, il fait ressortir les singularités du simple et du banal, les détournent et renouvelle ainsi notre regard sur cet univers connu. Au château des Adhémar, des œuvres inédites viendront jouer avec l’identité du lieu, questionnant le sens de l’art, l’art du portrait, le portrait dans l’art.

Hans Peter Feldman est né en 1941 à Düsseldorf où il vit et travaille. Depuis la fin des années 1960, il exploite et collecte des images hétéroclites dans les magazines, journaux ou encyclopédies comme un archéologue de l’imagerie populaire. Les envisageant comme l’expression de nos désirs, il les agence par thème, les sort de leur contexte pour en définir des stéréotypes de représentation de la réalité. En France, il est représenté par la Galerie Martine Aboucaya, Paris, Simon Lee Gallery, Londres, 303 Gallery, New York.

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One dollar bill, Hans Peter Feldmann © Blaise Adilon

Pierrick Sorin

S’affichant comme maître dans l’auto filmage et les gags à répétition, Pierrick Sorin cultive l’ego et se met en scène dans des saynètes hilarantes. Figure majeure de l’art vidéo, à l’aide des technologies récentes, que ce soit dans ses films ou ses théâtres optiques  développés depuis les années 90, il s’illustre en courant sur un tourne-disque, surnageant dans un (véritable) aquarium, ou encore pédalant sur un vélo qui semble alimenter une petite lampe via une dynamo.… S’inspirant du cinéma de Méliès ou de Tati, d’inventions remarquables en aventures déroutantes, artiste comico-tragique, danseur ou téléportateur d’images, il vit des situations clownesques qui ironisent sur le monde qui l’environne.

Pierrick Sorin est né en 1960 à Nantes où il vit et travaille. Artiste plasticien et vidéaste français passionné par le cinéma muet de Buster Keaton et de Méliès, il est adepte de l’auto filmage. Il crée des personnages fictifs autour de sa propre personne dans un esprit de dérision, entrant dans le comique de répétition et le burlesque. Il est représenté par la Galerie Eva Hober, Paris, AEROPLASTICS, Bruxelles, Galerie Pièce Unique, Paris.

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The French magician, Pierrick Sorin © Blaise Adilon

Joël Hubaut

Faisant appel à la parodie, se faisant nommer « grossiste en art » au regard de l’aspect mixé et bazar de ses moyens d’expression (performance, installation, dessin, sculpture), Joël Hubaut est à l’origine d’une œuvre inclassable avec une pratique de l’absurde qu’il étend à toutes sortes de manifestations inattendues dans le système de l'art contemporain ou ailleurs. Mixant les techniques, il oriente son activité vers un mélange hybride influencé du pop’art, de l’actionnisme, de la pensée du groupe BMPT  ou encore de la musique d’Erik Satie. Il développe une « écriture épidémik » qu’il matérialise au château avec des sculptures participatives et des mises en abyme de lui-même dans un culte de l’image mais celle de l’anti-héros contemporain.

Né en 1947 à Amiens, il vit à Réville en Normandie et enseigne à l'École supérieure d'arts et médias de Caen. Difficilement classable, il est connu pour ses installations, dessins, peintures et objets divers, mais aussi pour ses performances et ses textes poétiques. Plaçant l'épidémie au centre d'une réflexion sur l'art et la société, sa pratique de l'absurde s’étend à toute sorte de manifestations dans le système de l'art contemporain. Il est représenté par la Galerie Lara Vincy, Paris, Granville Gallery, Paris, galerie du jour agnès b., Paris.

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Pompon rose, Joël Hubaut © Blaise Adilon

Ghyslain Bertholon

Ghyslain Bertholon s’exprime avec des titres détournés et des sculptures d’envergure qui décloisonnent les genres. Usant de la rhétorique animale pour interpréter travers et paradoxes de ses contemporains, il crée des « Poézies » qui, politiques ou liées à des données sociologiques, historiques ou environnementales, témoignent de ses prises de position dans un monde en mutation. Au château, il dévoilera ses « Trochés », sculptures qui jouent formellement sur les codes du divertissement et du décoratif et s’inscrit dans la critique écologique, ainsi qu’une pièce in situ créée pour l’exposition à partir du concept de légèreté.

Né en 1973, il vit et travaille à Saint-Etienne. Doté d’un double cursus (communication par l’image et DNSEP à l’Ecole des Beaux-Arts de Saint-Etienne), Ghyslain Bertholon est un jeune artiste qui s’intègre dans les collectifs, développe des projets pérennes d’art public, ainsi qu’un vocabulaire spécifique autour de créations liant nature/culture. Il est représenté depuis 2005 par la Galerie Georges Verney-Carron (Lyon/France), depuis 2008 par la Galerie SynopsisM (Lausanne/Suisse) et depuis 2009 par la School gallery Paris (Paris/France).

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Trochés de face, lapins, Ghyslain Bertholon © Blaise Adilon

Jacques Halbert

L’ambiance légère de l’exposition sera cristallisée dans « le mur du rire » de Jacques Halbert connu pour s’inspirer de la grande peinture au travers d’œuvres figuratives « cerisistes ». Cette installation revêt un caractère historique en impliquant des rires d’artistes contemporains parfois célèbres, et la participation du visiteur. Ni le « rire monasticus », ni « Le mur des Lamentations », Le mur du rire est composé de 20 hauts parleurs sur lesquels flottent des chemises qui vibrent sous la force vivante des rires de créateurs. C’est ainsi que les rires de Jean Dupuy, Fromanger, Ben, Joël Hubaut, Michel Giroud ou Claude Lévêque, seront détenus et mémorisés à jamais dans une oeuvre.

Originaire de la région de Rabelais, Jacques Halbert a hérité de cet esprit épicurien, un mode de vie qu’il transmet autant par son art que par son rire gargantuesque. Depuis près de trente ans, il mène une démarche artistique raisonnée, mais peu raisonnable. Son intérêt initial pour les mouvements Fluxus et Dada se recoupe et se déplace avec l’aventure étonnante de sa vie, et sur un champ personnel impliquant plus largement l’histoire de l’art, de Francis Picabia à Martial Raysse. Au début des années 70, il entre à l’École des Beaux-arts de Bourges, et, de là, commence une passion pour la peinture autour d’un sujet à la fois ordinaire et insolite, la cerise, les cerises. Une thématique quasi « obsessionnelle », puisqu’on la retrouve encore dans son travail aujourd’hui.

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Le mur du rire, Jacques Halbert © Blaise Adilon